CRÈME SOLAIRE : UN DANGER POUR L'ÉCOSYSTÈME DU LAC

Se protéger des rayons du soleil, sans nuire à l'environnement

Les scientifiques estiment qu'un quart de votre crème solaire reste dans l'eau après chaque baignade, ce qui peut affecter la faune du lac. Comment choisir un écran qui protège votre peau du soleil, mais aussi la vie marine?

Le fléau des produits chimiques

De nombreuses études indiquent que des composants contenus dans plusieurs crèmes solaires sont nocifs pour les animaux marins. Les principaux responsables seraient des filtres ultraviolets (UVA) tels que l’oxybenzone, l’octinoxate et l’octocrylene. Afin de prévenir le blanchissement des coraux, plusieurs pays ont carrément banni l'utilisation des écrans solaires chimiques sur certaines plages et à proximité des sites d'intérêt pour la plongée.

Dans les rivières et les plans d'eau douce, ce sont les petits crustacés, invertébrés et les amphibiens (grenouilles) que les substances toxiques des écrans solaires mettraient en péril. À terme, c'est un dérèglement complet de la chaîne alimentaire qui est à craindre. Même des concentrations réduites, similaires à ce que l’on peut trouver dans l’eau après le passage de baigneurs portant de la crème solaire, seraient létal pour ces crustacés jusqu’à dix jours après l’exposition.

Pendant la baignade, la crème solaire perd de son adhérence et se retrouve en grande quantité dans l’eau. Bon an, mal an, ce sont près de 14 000 tonnes de ce produit qui sont repérées dans les océans du monde.
Pendant la baignade, la crème solaire perd de son adhérence et se retrouve en grande quantité dans l’eau. Bon an, mal an, ce sont près de 14 000 tonnes de ce produit qui sont repérées dans les océans du monde.

Des risques pour l'humain?

Si les UVA sont nocifs pour la faune marine, qu’en est-il pour l’être humain? Certaines études avancent que ces filtres chimiques pénètrent la barrière de la peau et agissent comme perturbateurs endocriniens. Cela a d’ailleurs conduit l’Union européenne à limiter la concentration d’oxybenzone dans les produits cosmétiques et elle songe maintenant à en interdire totalement l’utilisation. Chez Santé Canada, aucune décision n’a été prise à cet égard et cet ingrédient est toujours autorisé.

Des alternatives minérales

Que faire? Avec le soleil qui tape de plus en plus fort, pas question de laisser tomber la crème solaire lors d’une journée au bord de l'eau.

Avant tout, il convient de devenir un consommateur averti et de privilégier les filtres minéraux plutôt que chimiques, comme le recommande l’organisme Défense environnementale Canada. Jusqu’à maintenant, les études démontrent que leur impact sur l’environnement est moindre que celui des filtres chimiques

Recherchez des produits fabriqués à base de dioxyde de titane et d’oxyde de zinc, deux molécules qui agissent comme un miroir réfléchissant les rayons. Et optez pour des formules avec la mention « non-nano » ou « microparticules », les nanoparticules minérales étant à éviter par mesure de précaution.

Ci-contre des écrans solaires biodégradables ou biologiques fabriqués au Québec : Les produits Druide, La Coursière et ATTITUDE.

L'ABC DE L'ACHAT D'UN ÉCRAN SOLAIRE

Choisir des crèmes solaires contenant du dioxyde de titane ou de l’oxyde de zinc (non-nano) dans la liste d’ingrédients médicinaux.

Éviter celles contenant de l’oxybenzone, de l’octinoxate, de l'avobenzone et de l’octocrylene.

Proscrire les vaporisateurs qui peuvent disperser leur contenu sur le sol et dans les cours d’eau, ainsi que les emballages fait de plastique ni recyclé ni recyclable.

Ne vous fiez pas à une étiquette du genre « Sans danger pour les récifs », des mentions qui ne sont pas règlementées.